Changer sa relation avec les substances n’est pas une mince affaire. Les approches traditionnelles aux problèmes de consommation de substances se concentrent principalement sur la modification des comportements de consommation : fixer des objectifs d’abstinence ou de modération, gérer les envies irrépressibles et développer sa capacité à refuser. Bien que ces méthodes soient essentielles, elles négligent souvent de traiter les causes profondes ayant mené à la consommation de substances. Ainsi, nombreux sont ceux qui finissent par gérer des symptômes plutôt que d’apporter un changement durable. La présente ressource explore une approche plus holistique qui se penche sur la compréhension des besoins sous-jacents auxquels répond la consommation et sur les moyens d’y répondre.
La question cruciale est : pourquoi les gens consomment-ils des substances, au juste? Si l’on s’arrête pour y réfléchir, la plupart ne consomment pas simplement parce qu’ils aiment le goût de l’alcool ou l’odeur du cannabis. Ils se tournent plutôt vers les substances pour répondre à certains besoins psychologiques et émotionnels. Ces besoins sont normaux, compréhensibles et importants. Si vous parvenez à identifier les besoins auxquels vous cherchez à répondre en consommant, puis que vous trouvez d’autres manières d’y répondre, vous pourrez modifier votre relation avec les substances.
Explorons quelques stratégies qui vous permettront de révéler les besoins auxquels votre consommation de substances pourrait répondre. Ces approches visent à vous éclairer sur ce qui motive votre consommation.
Cette introspection peut vous apporter de précieux éclairages quant à vos motifs de consommation.
2. Analyser ses sentiments : Les substances psychoactives altèrent l’humeur. Les gens en consomment pour changer leur ressenti. Habituellement, la consommation leur permet de ressentir quelque chose qu’ils ne ressentent pas autrement (joie, assurance) ou d’éviter de ressentir un sentiment qui revient (dépression, anxiété). Demandez-vous :
La différence entre ces deux états émotionnels peut indiquer ce que vous cherchez à combler par la consommation de substances.
3. Comparez les coûts et les bénéfices : Évaluez les bénéfices de la consommation de substances par rapport aux coûts d’arrêter. Qu’est-ce que vous procure la consommation de substances? Que perdriez-vous ou manqueriez-vous si vous arrêtiez? Comprendre ces compromis peut vous aider à cerner les besoins auxquels votre consommation répond.
4. Demandez-vous « Pourquoi ai-je mal? » : Gabor Maté, médecin réputé dans le domaine des dépendances, suggère de se demander « Pourquoi ai-je mal? ». Il s’est rendu compte que toutes les substances réduisent la douleur dans le corps, qu’il s’agisse de douleur physique, psychologique ou émotionnelle. Cette approche peut vous aider à réfléchir à quelle douleur ou détresse vous souhaitez remédier par les substances.
5. Nommez vos véritables envies irrépressibles : Lorsque vous ressentez une envie irrépressible de consommer, c’est souvent ce que la substance vous apporte plutôt que la substance elle-même que vous recherchez. Demandez-vous : « De quoi ai-je réellement envie? ». Cela vous aidera à préciser les besoins plus profonds auxquels vous cherchez à répondre.
6. Voir les substances comme des solutions : Parfois, les substances servent de solutions à d’autres problèmes dans votre vie. Demandez-vous : « Quel problème ma consommation de substances me permet-elle de résoudre? ». Vous révèlerez ainsi les préoccupations sous-jacentes qui alimentent votre consommation.
7. S’abstenir en pleine conscience : Arrêtez temporairement de consommer et observez vos pensées et vos sentiments. Ces émotions et ces réflexions peuvent vous fournir des indices sur les causes de votre consommation.
8. Les raisons courantes de la consommation de substances : Réfléchissez aux raisons courantes derrière la consommation de substances, telles que le chagrin, l’anxiété, le stress, la solitude, l’ennui ou le deuil. Demandez-vous si l’une de ces raisons fait écho chez vous.
Une fois que vous comprenez les besoins auxquels répondent les substances, la prochaine étape consister à trouver d’autres façons plus saines de les satisfaire que de consommer. Vous pouvez vous y prendre de plusieurs manières. Toutefois, puisque bien des gens consomment pour gérer des sentiments inconfortables, deux stratégies courantes pour répondre à ces besoins sont (a) réduire l’incidence des sentiments indésirables et (b) trouver des manières différentes de gérer ces sentiments lorsqu’ils se manifestent.
À titre d’exemple, disons que vous consommez pour gérer des sentiments d’anxiété sociale lorsque vous êtes entouré de gens. Plus précisément, vous sentez que les autres vous jugent et vous critiquent, ce qui crée de l’anxiété et vous mène à consommer pour gérer l’émotion. Une première façon différente de répondre à ce besoin serait de chercher à comprendre d’où vient réellement cette anxiété sociale. Souvent, les gens croient que les autres les jugent ou les critiquent parce qu’ils ont ressenti cela auparavant dans leur vie, souvent dans l’enfance, et pas nécessairement parce qu’ils se font juger ou critiquer dans le moment présent. Reconnaître que ses sentiments n’ont que très peu à voir avec la situation actuelle, et qu’ils pourraient bien être que des échos d’expériences passées, peut aider la personne à ressentir moins d’anxiété sociale éventuellement.
Une deuxième façon de gérer ces sentiments est de préétablir des stratégies pour réagir lorsqu’ils se manifestent. Par exemple, une personne qui ressent de l’anxiété sociale à une fête pourrait sortir prendre une bouffée d’air frais, aller marcher pour s’ancrer, se rassurer grâce à des affirmations positives ou téléphoner à un ami de confiance. Chacune de ces façons peut l’aider à diminuer son anxiété sans avoir recours aux substances.
Comme le veut l’expression : « Un problème bien posé est à moitié résolu. » En cherchant des manières différentes de répondre aux besoins satisfaits par les substances, il est important de bien cibler ce qu’il faut combler. Par exemple, si vous consommez pour vous donner de l’énergie parce que vous êtes constamment fatigué, il est essentiel de préciser la cause de la fatigue. Il peut s’agir d’un problème médical, comme la fibromyalgie, d’un trouble de santé mentale, comme la dépression, ou de votre situation de vie. Chacune de ces causes sous-jacentes appelle différentes stratégies. Réfléchir à la cause profonde de vos besoins mènera à des solutions plus efficaces.
Une technique qui peut vous aider à répondre au bon besoin s’appelle la technique des « cinq pourquoi ». Elle consiste à vous demander « pourquoi » plusieurs fois de suite pour en venir à la cause profonde d’un problème. Par exemple, si vous vous sentez seul et que vous consommez pour gérer ce sentiment, demandez-vous :
Dans cet exemple, le véritable problème est une faible estime de soi. La solitude n’en est qu’un symptôme.
Changer sa relation avec les substances exige de comprendre les raisons derrière votre consommation. En révélant les besoins sous-jacents auxquels répondent les substances, et en trouvant des moyens plus sains de les combler, vous pourrez traiter les causes profondes de votre consommation — pas seulement les symptômes — et vous attaquer à la consommation à la source.
Soif de changement? ALAViDA Consommation de substances vous propose un large éventail d’options de soutien pour améliorer votre relation avec l’alcool et les autres substances. Accédez à ce lien pour en savoir plus.
Paul Singh est coach en santé virtuelle d’ALAViDA Consommation de substances, un produit de LifeSpeak inc. Ayant plus de 25 ans d’expérience en counseling lié à la consommation d’alcool, il a travaillé en tant que thérapeute dans pratiquement chaque sphère du continuum des soins, notamment la désintoxication, les soins ambulatoires et les programmes de traitements résidentiels.
Conférencier vedette à plusieurs congrès nationaux, Paul a donné plus de 1 000 présentations sur la santé mentale et la consommation de substances à l’échelle du Canada et des États-Unis. Il est titulaire d’un baccalauréat en psychologie de l’Université Cornell, d’un diplôme en droit de la faculté de droit de l’Université de New York, et d’une maîtrise en travail social de l’Université de Chicago.