Le soir du Nouvel An, j’ai un rituel. Je participe à un atelier matinal dans le petit centre de yoga qui se trouve dans le village rural où ma famille se réunit pour les fêtes. Dans le centre il fait chaud, le sol est lisse, couleur grise cendrée et impeccablement nettoyé. Alors que les étudiants déplient leurs tapis et se calent contre leurs coussins, de nombreuses conversations sur les résolutions se font entendre à travers la salle.
Certaines résolutions sont identifiées très rapidement et avec une grande lucidité sur la situation, alors que d’autres sont lentes à venir. Alors que je suis assise, dos au mur, mes pensées ne sont pas en train de défiler pour la première fois. Je suis concentrée dans mes projets de me passer du fil dentaire, de rencontrer un ami et de faire de l’exercice quotidiennement pendant les jours à venir. À ce moment-là, j’ai senti un léger sourire se dessiner sur mes lèvres. Je venais de me rappeler que j’étais en train de penser aux mêmes résolutions que j’avais faites l’année dernière. Mais comme pour beaucoup de gens, elles étaient tombées à l’eau en février.
Jusqu’à récemment, je n’avais jamais pris le temps d’examiner pourquoi mes résolutions ou mes objectifs n’avaient pas fonctionné. Je survolais la question et pensais que cela était dû à une baisse progressive de ma motivation au cours de l’année. La vérité est que certains jours sont réellement trop chargés et que l’exercice est laissé de côté. Certains soirs, je suis trop fatiguée pour me passer le fil dentaire.
Pendant l’atelier de yoga, je suis suspendue dans une transe de musique et un bain de paix pendant deux heures tandis que je note des plans de transformation personnels. La nouvelle année approche, et au cours du dîner, mes proches sont impatients d’entendre chaque résolution, et je suis fière de les partager. Nous hochons la tête en signe de solidarité. Qu’est-ce qui se perd dans la mise en application concrète? Les objectifs sont-ils trop ambitieux?
Une réflexion du début d’un cours de yoga reste gravée dans mon esprit : « On n’arrive pas toujours là où on veut aller, mais on termine toujours là où on doit être. »
Le professeur l’a dit d’une voix douce et convaincante.
Cela me fait penser à la pratique de la définition des intentions. Le pouvoir des intentions a plus à voir avec la motivation qu’avec le résultat final.
Essayons d’illustrer cela avec un exemple. Si tu prends la résolution de perdre cinq kilos, tu ne penses qu’à des motivations externes au lieu de motivations internes. Tu négliges les éléments de base qui constituent le fondement de ton objectif. Par exemple, l’une des raisons pour lesquelles tu souhaites perdre du poids est peut-être de prévenir les maladies cardiaques et le diabète, car ces maladies sont présentes dans ta famille. Tu veux peut-être mieux manger pour avoir plus d’énergie ou faire de l’exercice pour améliorer ton humeur et calmer ton esprit. Ce sont là deux exemples de motivations internes.
Nous passons souvent à côté des succès plus modestes mais essentiels, des signes qui nous indiquent que nous sommes sur la bonne voie. Nous ne savons pas apprécier le processus parce que nous sommes tourmentés par le désir et aveuglés par l’aspiration à une version future de nous-mêmes. Lorsque nous franchissons des étapes liées à notre résolution, cela renforce notre intention et envoie des signaux positifs à notre cerveau. Ce renforcement chimique augmente la probabilité d’atteindre notre objectif et de le faire perdurer. Se concentrer sur les petites choses pourrait être exactement ce dont tu as besoin pour te constituer la méthode nécessaire à la réalisation de tes résolutions.
Pour arriver là où tu souhaites aller, concentre-toi sur ce que tu veux ressentir.
Nos résolutions reflètent souvent la façon dont nous aimerions être vus et compris. Mais avec toute l’accumulation et la réflexion qui accompagnent la fin de l’année, nous avons toujours tendance à négliger de nous concentrer sur ce que nous ressentons. Cette année, essaie de construire tes résolutions à partir de la base, c’est-à-dire en te concentrant sur ce que tu veux ressentir. Tu peux avoir des objectifs à court et moyen terme qui contribueront à tes résolutions à long terme.
Dans toute démarche, il est utile de savoir d’où l’on vient, quels sont les points de repère et les arrêts en cours de route, et pourquoi on va là où on va. Cette année, donne à tes résolutions de la profondeur et des couches, et la résilience de tes objectifs s’en trouvera renforcée. Lorsque tu te concentres sur l’intention qui sous-tend tes résolutions, tu disposes d’une plus grande souplesse pour ajuster tes objectifs si nécessaire et maintenir le cap en faisant preuve de compassion envers toi-même.
Au cours de cet atelier, nous avons décoré la face avant de nos carnets de bonnes résolutions, en précisant l’année avec nos lettres les plus fantaisistes à l’aide de colle pailletée. Nous avons passé plus de temps sur l’extérieur que sur l’intérieur.
Cette année, essaie de te concentrer d’abord sur l’intérieur. C’est difficile. Il y a beaucoup de stimulus et de distractions. Mais si tu te calmes et écoutes suffisamment longtemps, tu pourras entrer en contact avec les raisons qui motivent vraiment tes résolutions. Et ces raisons te boosteront car elles ont du sens.
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